21 décembre 2022 · Dette immunitaire
Bonjour,
La fin de l’année approche. C’est l’heure de faire les comptes.
Si l’on doit reconnaitre un mérite à la médecine française dans cette pandémie, c’est celui d’être à la pointe de la production d’éléments de désinformation calibrés pour connaître un succès international.
Après la fraude de l’hydroxychloroquine et ses conséquences funestes, après l’étude, à peine publiée et déjà réfutée, “le Covid long c’est dans la tête” des psychiatres Lemogne, Hoertel, Ranque et al., voici venu le moment de la “dette immunitaire” inventée en 2021 par le pédiatre Robert Cohen, grand habitué comme un certain Didier Raoult des plateaux de cette chaine amie de la santé publique : CNews.
L’idée principale derrière cette notion : les graves flambées épidémiques chez les enfants seraient la conséquence des mesures de prévention qui auraient affaiblies leur système immunitaire, en bref “Les enfants sont malades parcequ’ils n’ont pas été malades”. Ça vous parait absurde ? Ça l’est. Mais c’est pratique, surtout pour des gens comme Robert Cohen ou son amie Christèle Gras le Guen, présidente de la Société Française de Pédiatrie, qui ont constamment minimisé les risques de l’infection au Covid-19 chez les enfants.
Mais au fond, peu importe. Peu importe que Cohen publie, à la Raoult, dans une revue dont on peine à dénombrer les liens qu’il entretient avec. Peu importe que dans ses papiers la conclusion soit systématiquement posée comme prémisse. Peu importe qu’une première infection au VRS, principal virus responsable des bronchiolites, accroit les risques de réinfection et de complication au lieu de les diminuer. Peu importe que des pays comme la Suède, célèbre pour avoir refuser de mettre en place confinement et port du masque, connaissent également des explosions records de maladies infantiles.
Peu importe, puisque ça marche. Olivier Véran apporte la caution du gouvernement à ce mensonge en le diffusant sur une grande chaîne d’info. De la même manière, François Braun nie ouvertement l’existence des plus de 2 millions de Covid longs ("Je ne sais pas si on peut encore appeler ça maladie" sur BFM le 4 décembre) qui sont confrontés en plus de la maladie, à l’errance médicale et à une précarisation dramatique.
La “dette immunitaire”, le “Covid long psychosomatique”, ne sont pas des hypothèses scientifiques. Ce sont des armes de communication pour installer dans les esprits que les mesures de préventions sont plus dangereuses que la pandémie elle-même. Ce sont des opérations politiques pour masquer les responsabilités dans le crime sanitaire et enraciner la normalisation de l’eugénisme pandémique.
Amiante, tabac, climat, écocide… ces opérations politiques de production du mensonge, qui enrolent médecins et scientifiques en vue de normaliser le meutre social et déresponsabiliser les auteurs, sont désormais bien documentées. À l’étranger des journalistes ont fait un travail remarquable pour mettre à jour qui financent et produit la désinformation sur le COVID-19.
En France. Silence.
Très bonne lecture et
prenons soin de nos luttes,
Cabrioles
Carnet de recherche pour l’Autodéfense Sanitaire face au Covid19
Avec la "dette immunitaire", les Démocrates ont leur moment Ivermectine | Julia Doubleday
La dette immunitaire est une explication très pratique pour de nombreuses raisons. Premièrement, elle nous permet de préserver notre illusion nationale que le COVID a pris fin et n'est plus un problème. Deuxièmement, elle nous permet de continuer à vivre nos meilleures vies, non masquées, comme les foules trumpistes de 2020. Les explications qui nous demandent de ne rien faire, ni de faire face à la réalité que nous avons infecté en masse des millions d'enfants sans avoir la moindre idée de la façon dont ils pourraient être affectés à long terme par ce nouvel agent pathogène sont psychologiquement attrayantes pour des raisons évidentes.
Nous ne savons pas ce qui cause le tsunami d'enfants malades, mais nous ferions mieux de le découvrir rapidement | Joe Vipond, Lisa Iannattone, T. Ryan Gregory
Une explication plus logique de la recrudescence des maladies virales graves cette année est que le coupable pourrait être le COVID-19 lui-même. C'est l'idée inquiétante qui sous-tend la notion de vol immunitaire : l'infection par le COVID aurait un impact sur notre capacité à combattre d'autres infections. Compte tenu de l'abondance des recherches publiées sur le dysfonctionnement immunitaire causé par le COVID-19, il est important de prendre cette possibilité en considération.
Re/Lire
Comment l'argent de l’extrême-droite libertarienne structure le débat sur la protection des enfants face au Covid | Alex Kotch, Walker Bragman
La fin du port du masque dans les écoles est également due à une campagne portée par les intérêts financiers de l’extrême-droite libertarienne. Ces intérêts se sont immiscés dans le débat sur l'éducation, faisant d'abord pression pour la réouverture des écoles, puis luttant contre les mesures de protection, alors même que le nombre de cas de COVID augmentait et que des enfants se retrouvaient à l'hôpital.
"Dette immunitaire" : Pourquoi les scientifiques disent que ce nouveau terme favorise la désinformation sur le COVID-19 | Teresa Wright
L'idée selon laquelle le système immunitaire d'une personne peut être affaibli par un manque d'exposition à une maladie "témoigne d'une incompréhension fondamentale du fonctionnement du système immunitaire." En réalité, les enfants qui contractent des infections par le VRS à plusieurs reprises ou à un jeune âge sont plus exposé·es à des maladies comme l'asthme qui les suivront toute leur vie. Alors pourquoi tant d'enfants souffrent-ils de maladies graves causées par des virus saisonniers ? De nouvelles données suggèrent que le COVID-19 pourrait être en cause.