21 août 2022 · Air
Bonjour,
En décembre 2021 Fatima Ouassak, porte parole du réseau Front de mères dressait ce constat : “La situation de nos enfants ici à Bagnolet, à Montreuil, en face de l'échangeur autoroutier : c'est que nos enfants respirent mal. C'est que eux ils sont très souvent asthmatiques. C'est qu’ils vont avoir une espérance de vie moindre notamment due à aux maladies respiratoires. C'est le fait qu'il ya une surmortalité Covid ici dans le 93, excès notamment liés aux pollutions atmosphériques.”
En régime capitaliste même l’accès à un air sain et tempéré dépend de notre position dans la hiérarchie sociale.
Cette réalité criminelle devient encore plus frappante à l’heure où sévit plus que jamais la diffusion pandémique d’un virus dont le principal mode de transmission est aéroporté : le Sars-Cov-2. Ce fait, que le Covid-19 se transmet dans l’immense majorité par l’air comme de la fumée de l’on respire et non par les mains ou les postillons, est attesté scientifiquement depuis le printemps 2020. Mais l’OMS et le gouvernement français mettrons plus d’un an à le reconnaitre. Et ce dernier, dans sa négation continue des connaissances scientifiques, poursuit une communication essentiellement orienter sur le lavage de main et refuse de mettre en oeuvre la stratégie qui s’impose pour éviter que le Covid-19 ne continue de handicaper et de tuer massivement : un grand plan d’assainissement de l’air dans les logements, les entreprises, les écoles et tous les bâtiments publics.
Plus personnes ne croient aux promesses présidentielles, et face à ce qui se passe dans les écoles la réalité crue se dessine : le gouvernement mène une véritable politique sanitaire de classe. Aucun masque réellement protecteur n’est distribué et aucune initiative n’est prise pour renouveller les systèmes de ventilation dans écoles publiques, donc seules les communes riches et les écoles privées - comme celle qui accueille les enfants du ministre de l’éducation Pap Ndiaye - investissent pour offrir aux travailleur·euses de l’éducation, aux élèves et à leurs parents l’accès à un environnement sain et non-infectieux. Et donc un risque très substantiellement moindre d’être infecté·es par le Covid-19, tant il est désormais établi que contrairement aux mensonges gouvernementaux, l’école est l’un des principaux - si ce n’est le principal - moteurs de l’épidémie.
Dans les articles qui suivent vous trouverez une histoire politique de la reconnaissance de la transmission aéroportée, une analyse de ce secteur émergent du capitalisme du désastre qu’est la marchandisation de l’air frais et sain, un aperçu du caractère inséparable de la pandémie et du racisme environnemental, mais aussi un retour sur l’important mouvement populaire d’auto-production de purificateurs d’air.
Très bonne lecture et
prenons soin de nos luttes,
Cabrioles
Carnet de recherche pour l’Autodéfense Sanitaire face au Covid19
Comment l’auto-production populaire de purificateurs d’air sauve des vies | Douglas Hannah
L'histoire de la boîte Corsi-Rosenthal s'inscrit dans une histoire plus large, celle de la réponse populaire à la pandémie de Covid-19. Les premiers jours de la pandémie n'ont pas seulement fait des ravages sur la population. Ils ont également galvanisé un effort collectif massif, des dizaines de milliers de citoyen·nes se prêtant au jeu pour concevoir et produire les fournitures médicales et les équipements de protection individuelle dont on avait soudainement besoin.
Événements toxiques aéroportés | Ben Ehrenreich
Les responsables chargés de préserver la santé publique à l'échelle nationale et mondiale ont laissé la pandémie se propager pendant plus d'un an avant d'autoriser la publication d'un compte rendu de la transmission du virus qui soit conforme aux preuves scientifiques dominantes. La transmission par aérosol n'a jamais été une simple question médicale.
Racisme environnemental et Covid-19 | Kristen Soares
En se combinant avec d'autres facteurs socio-économiques liés au racisme structurel aux États-Unis - tels que l'accès aux soins de santé, le statut socio-économique et l'exposition au Covid-19 liée à la profession – les communautés noires, indigènes et de couleur subissent également les impacts inégalitaires et négatifs de la pandémie. Les considérations de justice environnementale doivent être entrelacées avec les interventions de santé publique, car les deux secteurs sont inextricablement liés.
Contrôle de la qualité de l'air | John Kazior
L'air, l'eau, la nourriture, le logement et le droit à la vie sont fondamentalement interdépendants - et ces droits deviennent de plus en plus précaires à mesure que l'artificialité de nos espaces de vie creuse le fossé du bien-être entre les riches et les autres. Les services de données sur la qualité de l'air et les champion·es du bien-être technologique insistent sur le fait que le travail qu'iels effectuent pour l'immobilier haut de gamme profitera à tous·tes. Bien que leurs améliorations soient confinées à l'environnement hypercontrôlé des maisons, hôtels et bureaux de luxe, nous sommes censé·es croire que, d'une manière ou d'une autre, l'air pur s'infiltrera et atteindra également les pauvres.
Re/Lire
Raisonnement motivé : Les récits du Covid d'Emily Oster et l'attaque de l'éducation publique | Abigail Cartus, Justin Feldman
La lutte acharnée autour du Covid dans les écoles, menée avec la rhétorique du “choix ", a ouvert un espace pour une alliance entre les parents libéraux blancs aisés et une infrastructure de propagande de droite consacrée à la destruction des syndicats et des écoles publiques. Les écoles, en tant que lieux importants de reproduction sociale, filet de sécurité pour les enfants et les parents, et institutions publiques avec une main d'œuvre organisée, se sont avérées être le laboratoire parfait pour expérimenter le rejet des mesures d'atténuation du Covid.