Les liens sinistres entre droit à l'avortement, suprématie blanche et Covid | Gwen Snyder
L’amplification des craintes d'un génocide blanc perpétré par une "élite mondialiste" inexistante se sont combinées harmonieusement avec les théories conspirationnistes anti-scientifique qui ont explosées dès le début de la pandémie. Les suprémacistes blanc·hes radicale·aux ont rapidement retravaillé des théories autrefois cantonnées à la sphère antisémite - les micro-puces dans les vaccins, le contrôle de la population par le Nouvel ordre mondial et, surtout, le génocide blanc. À mesure que la pandémie progressait et que la droite se montrait de plus en plus réticente à l'égard des vaccins, les suprémacistes blanc·hes ont profité de l'occasion pour injecter de plus en plus ouvertement dans la conversation les thèmes du remplacement des Blanc·hes et de la baisse des taux de natalité.
Gwen Snyder est une chercheuse, militante et journaliste basée à Philadelphie. Elle a été directrice exécutive de la coalition d'action directe pour la justice économique Philadelphia Jobs with Justice de 2009 à 2017. Elle se consacre désormais à la recherche, à l'écriture et à l'organisation pour combattre la violence réactionnaire de l'extrême droite et construire des mouvements libérateurs.
· Cet article fait partie de notre dossier Fascisation du 12 mars 2023 ·
"Vous ne nous remplacerez pas !", scandaient les fascistes brandissant des torches qui défilaient à Charlottesville en 2017, poussant nombre d'entre nous à se demander, qu'est-ce que c'est que ce putain de bordel ?
Il s'agit des mêmes suprémacistes blancs qui, sept mois plus tôt, avaient été pris en flagrant délit de "Sieg Heil" lors de l'investiture de Trump. Leur cause ne semblait pas vraiment en perte de vitesse. Toutefois, celleux qui connaissent l'histoire nauséabonde de la rhétorique suprémaciste blanche aux États-Unis ont immédiatement compris la référence : le slogan était un clin d'œil au "Grand Remplacement", une version grand public de la théorie conspirationniste néo-nazie du génocide blanc des années 1970, qui prétend qu'une élite occulte juive conspire pour remplacer les Blanc·hes par des personnes de couleur. Cette théorie s'est répandue comme une traînée de poudre dans la droite réactionnaire au cours des deux dernières décennies, et plus particulièrement au cours des cinq dernières années, apparaissant dans les manifestes des meurtriers de Christchurch et d'El Paso, se cachant dans les émissions de Tucker Carlson et les tweets de Charlie Kirk, et étant reprise par des politicien·nes Républicain·es.
Les manifestations de 2017 de Unite the Right à Charlottesville se sont déroulées dans des États-Unis pré-pandémiques et pré-Biden. Trump venait d'entrer en fonction, donnant aux nationalistes blanc·hes autoproclamé·es un nouveau sentiment d'espoir. Depuis lors, cependant, le fantasme fasciste d'une prise de contrôle (ou d'un renversement) du gouvernement par les suprémacistes blanc·hes est un rêve reporté, s'il n'est pas déjà abandonné, et les foules trumpistes ont essuyé coup sur coup des revers, dont le moindre n'est pas sans rapport avec la pandémie. Les États Républicains qui ont plébiscité Trump se sont également fermement opposés à la vaccination, ce qui les rend particulièrement vulnérables à la mortalité et aux séquelles liées au Covid. Les racistes blanc·hes ont vu mourir leurs voisin·es non vacciné·es et leurs proches. Incapables d'admettre que leur position antivaccinale est responsable de ces décès, iels se tournent de plus en plus vers les médias et les politicien·nes de droite pour donner un sens à leur peine. Iels n'ont aucun intérêt à faire face aux conséquences de leur déni de la science ; au contraire, iels préfèrent continuer à faire ce qu'iels ont toujours fait : se poser en victimes et accuser avec colère celleux qu'iels perçoivent comme marginale·aux.
C'est précisément pour exploiter cette tendance que les néonazis ont inventé le mythe du génocide blanc. Il est taillé sur mesure pour les périodes de pandémie. Mais nous ne vivons pas seulement une période de pandémie : comme le juge Samuel Alito de la Cour suprême l'a clairement indiqué dans un projet d'avis diffusé cette semaine, lui et probablement une majorité de la Cour conservatrice ont l'intention de supprimer le droit légal à l'avortement dans leur décision de juin sur Roe v. Wade [Décision actée le 24 juin 2022 Ndt]. Nous pataugeons dans la fin des temps de l'autonomie corporelle. Et l'acceptation croissante d'un récit nataliste blanc manifeste fait peser sur les personnes capables de donner la vie une menace profonde qui s'étendra bien au-delà de la période Covid.
Comment le "Génocide Blanc" est devenu le "Grand Remplacement"
La notion de génocide blanc a toujours été explicitement liée aux politiques de reproduction. Les eugénistes obsédé·es par la stérilisation craignaient que la reproduction des Noir·es et des immigré·es ne dépasse celle des Blanc·hes, une crainte amplifiée et exploitée par les propagandistes du Troisième Reich. L'expression "génocide blanc" trouve son origine dans le mouvement néo-nazi des années 60 et 70 aux États-Unis, qui laissait entendre que les Juif·ves prévoyaient d'exterminer la race blanche en promouvant la contraception et l'avortement : à une époque où la contraception et l'avortement étaient de plus en plus accessibles, principalement aux femmes blanches.
Cette théorie conspirationniste a commencé à s'imposer au début du XXIe siècle et a été popularisée parmi les suprémacistes blanc·hes revendiqué·es par le terroriste et meurtrier néonazi David Lane, selon Michael Edison Hayden, journaliste d'investigation et porte-parole du Southern Poverty Law Center, qui surveille et rapporte les activités organisées des suprémacistes blanc·hes aux États-Unis.
"La première fois que la rhétorique liée au génocide blanc prend de l'ampleur de manière mesurable, c'est vers 2001, après que les données du recensement ont indiqué qu'un jour les Blanc·hes ne représenteraient plus la majorité des habitant·es de ce pays", a déclaré Hayden. (L'année de cette projection ? Quelque part entre 2055 et 2060 ; les données de recensement plus récentes indiquent que le pays sera "minoritairement blanc" en 2045). "Les nationalistes blanc·hes et les néo-nazis ont profité de l'élection d'Obama pour l’amplifier encore moins d'une décennie plus tard. »
En d'autres termes, la théorie conspirationniste du génocide blanc n'est pas nouvelle. Elle a toutefois acquis une nouvelle visibilité culturelle avec Le Grand Remplacement, un livre paru en 2011 qui atténue son caractère antisémite tout en laissant intact le reste de la théorie conspirationniste raciste. "Le slogan 'Grand Remplacement' semble avoir plus de succès que celui de 'génocide blanc', peut-être parce qu'il se concentre davantage sur l'idée que les élites orchestrent un grand complot insidieux, plutôt que celle d’un affrontement direct par la violence et la cruauté ", explique Hayden. En d'autres termes, la théorie du remplacement permet aux racistes ordinaires d'avoir moins l'impression de s'aligner sur Hitler et plus l'impression de résoudre un meurtre mystérieux, tout en leur permettant de jouer le rôle de la victime (blanche).
Aujourd'hui, la théorie conspirationniste du remplacement des Blanc·hes est tout sauf marginale. Qu'il s'agisse de Marjorie Taylor Greene partageant des vidéos reprenant explicitement ce mensonge, de la campagne intensive de Fox News visant à intégrer le discours sur le génocide blanc dans les conversations courantes ou du Républicain Paul Gosar envoyant des e-mails en masse à ses électeur·ices au sujet du remplacement des Blanc·hes par des immigré·es, les Républicain·es et le reste de la droite américaine dominante ont adopté les récits du Grand Remplacement. Il s'agit d'un mythe qui perdure pour une bonne raison. Les Blanc·hes qui souffrent de ce que le chroniqueur du New York Times Charles M. Blow a appelé "l'anxiété de l'extinction blanche" craignent de perdre leurs privilèges raciaux. Cette crainte leur donne non seulement une cible pour leur inquiétude, mais aussi une raison "de croire que leurs opinions et actes violents sont légitimes", indique Wagatwe Wanjuki, théoricienne féministe, enseignante et militante contre le viol. "Cette forme stratégique de victimisation est une constante de l'histoire américaine et est aujourd'hui utilisée par le Parti Républicain pour justifier son programme meurtrier qui nuit de manière disproportionnée aux femmes de couleur et aux autres personnes marginalisées."
L'idée qu'un ennemi unique, sinistre et conspirateur, mais en fin de compte non-invincible, se cache derrière les mouvements de libération qui contestent le patriarcat blanc, réconforte les suprémacistes blanc·hes. Elle fournit également une solution : l'eugénisme forcé pour les personnes noires et brunes et, selon les termes de l'experte en désinformation et activiste antiraciste Shafiqah Hudson, "forcer les corps blancs porteurs d'utérus à porter à terme et à donner naissance, bien sûr, à davantage de personnes blanches pour renforcer et maintenir ce statu quo". Dans une société fonctionnant selon ce paradigme, les droits à l'avortement sont ciblés pour être éliminés, mais les utérus des immigré·es latinx sans papiers le sont aussi. Nous sommes un pays où la rhétorique de la précaution face au Covid a été utilisée pour couvrir les actions de l'extrême droite visant à restreindre l'accès à l'avortement, mais a par contre été abandonnée bien avant qu'elle puisse bénéficier ou protéger des travailleur·euses essentiel·les dans des industries à haut risque majoritairement non blanches, comme les soins à domicile. Et tandis que les organisations pour la naissance forcée ont tenté ces dernières années de s'approprier superficiellement la rhétorique de l'antiracisme pour faire avancer leurs objectifs, l'histoire réelle du mouvement anti-avortement contemporain, ses liens avec les groupes radicaux du white power et son soutien à des politiciens ouvertement suprémacistes blancs et eugénistes comme Donald Trump et Steve King démentent ces tentatives confuses de s’approprier la couverture des droits civiques.
"Les nationalistes blanc·hes revendiquent explicitement le mouvement anti-choix comme leur mouvement, et iels se présentent en force aux manifestations anti-choix comme la Marche pour la vie", racconte Moira Donegan, chroniqueuse du Guardian qui couvre les questions de genre et de politique. "Le leader des Nations aryennes déclare que l'opposition au droit à l'avortement fait partie de notre guerre sainte pour la pureté de la race aryenne."
Le Covid a attisé l'anxiété Blanc·hes, faisant des droits reproductifs une cible plus importante
Grâce au Covid, la théorie conspirationniste du génocide blanc s'est retrouvée sous les feux de la rampe une fois de plus, et d'une manière encore plus massive. Bien que les communautés noires et brunes soient majoritairement les plus touchées par la pandémie, les décès de personnes de couleur sont, comme la plupart des douleurs des Noir·es et des Brun·es, invisibles à la foule trumpiste, dont les convictions politiques tournent autour de la croyance que leurs propres souffrances sont disproportionnées et infligées intentionnellement par les pouvoirs en place pour les punir de leur blanchité. Les pratiques de santé publique telles que le port de masques, l'isolement et surtout la vaccination sont déjà perçues comme des tentatives de contrôler, de blesser, voire d'assassiner les Blanc·hes. Alors que le nombre de décès imputés au Covid avoisine le million aux États-Unis et qu'un autre variant fait son apparition, de nouvelles théories conspirationnistes liées à la pandémie commencent à se répandre, en grande partie grâce aux activités de propagande de Tucker Carlson. En janvier, par exemple, Carlson a commencé à faire circuler la théorie conspirationniste selon laquelle les centres médicaux et de dépistage refusent systématiquement aux Blanc·hes des traitements du Covid sur la base de leur race, juste au moment où les réactionnaires blanc·hes semblent particulièrement réceptifs à ce genre de désinformation raciste.
"Il est assez clair qu'avoir un président noir pendant deux mandats a bouleversé la réalité de beaucoup d'Américain·es blanc·hes, à tel point qu'en 2016, le Parti Rébulicain ne prétendait même plus ne pas être le parti de la politique identitaire blanche", a déclaré Hudson. "Faire croire aux Blanc·hes que le Covid est utilisé au service d'un génocide blanc n'est pas difficile, quand iels sont déjà convaincu·es qu'iels ont été effacé·es à cause d'Obama, et du trop grand nombre de personnes de couleur dans leurs publicités télévisées."
L’amplification des craintes d'un génocide blanc perpétré par une "élite mondialiste" inexistante (comprendre : cabale juive) se sont combinées harmonieusement avec les théories conspirationnistes anti-scientifiques qui ont explosées dès le début de la pandémie. Les suprémacistes blanc·hes radicale·aux ont rapidement retravaillé des théories autrefois cantonnées à la sphère antisémite - les micro-puces dans les vaccins, les armes biologiques israéliennes, le contrôle de la population à grande échelle par le Nouvel ordre mondial et, surtout, le génocide blanc - et les ont remodelées pour que les récits racistes du Covid puissent y trouver leur place. À mesure que la pandémie progressait et que la droite trumpiste se montrait de plus en plus réticente à l'égard des vaccins, les suprémacistes blanc·hes ont profité de l'occasion pour injecter de plus en plus ouvertement dans la conversation les thèmes du remplacement des Blanc·hes et de la baisse des taux de natalité.
"La seringue mondialiste chargée de thérapie génique s'enfonce toujours plus profondément dans notre cou collectif. 5000 autres systèmes reproductifs européens ont été injectés avec la potion magique qui obsède les élites d’une manière jamais vu auparavant", avertissait un post d'une chaîne Telegram suprémaciste blanche en décembre. "Les données cachées de l'essai du vaccin Covid de Pfizer indiquent que toutes les femmes enceintes vaccinées ont fait des fausses couches", titrait récemment la célèbre chaîne suprémaciste blanche Red Ice TV.
Sans surprise, les politicien·nes et les démagogues de l'extrême droite ont cherché à exploiter la popularisation de la théorie du génocide blanc spécifique au Covid et des tactiques alarmistes sur la baisse des taux de natalité. Ce phénomène n'a jamais été aussi prononcé qu'au Texas, où le lieutenant-gouverneur Dan Patrick a ouvertement présenté le "Grand Remplacement" comme un fait, accusé les migrant·es latinx de propager des "maladies du tiers-monde" et imputé la propagation du Covid spécifiquement aux populations noires. Ce n'est pas une coïncidence si les attaques les plus agressives en cette période de Covid contre le droit à l'avortement dans le pays - l'effrayante loi S.B. 8 - proviennent du gouvernement d'un État qui insinue régulièrement et délibérément que ses électeur·ices blanc·hes sont victimes d'une "invasion" non blanche qui répand la maladie dans le cadre d'un programme plus vaste de Grand Remplacement.
L'administration Abbott au Texas, et Patrick en particulier, sont un exemple de la confluence entre la généralisation de la théorie du Grand Remplacement et l'enthousiasme pour forcer les personnes enceintes à enfanter. "Je suis également déterminé à faire passer les priorités législatives qui sont encore en discussion, y compris la législation visant à protéger la vie", peut-on lire dans un communiqué publié en 2019 sur le site Web de Patrick. "Le taux de natalité déclaré aux États-Unis pour cette année est d'environ 4 millions. Cela signifie que si l'immigration illégale se poursuit à son rythme actuel, il y aura plus de personnes qui entreront illégalement en Amérique cette année que de personnes qui naîtront ici".
Lorsque le Covid a frappé, Patrick et le reste de l'administration Abbott ont saisi l'occasion de tirer parti de la crise contre le droit à l'avortement, en interdisant aux médecins de pratiquer ce qu'ils qualifiaient de procédures médicales "non essentielles" - et en insistant particulièrement sur le fait qu'ils considéraient l'avortement comme faisant partie de cette catégorie. Presque exactement un an après l'interdiction des procédures "non essentielles", les partisan·nes des naissances forcées au Sénat de l'État du Texas ont introduit le S.B. 8, le projet de loi sur l'interdiction de l'avortement "Heartbeat Act", plus tard signé par Abbott et finalement utilisé par le lobby anti-avortement pour saper la jurisprudence de Roe v. Wade et inspirer d'autres interdictions écoeurantes au niveau de l'État.
Suite à l'introduction par le Texas de la loi S.B. 8, la FDA de Biden a effectivement légalisé l'avortement par courrier. Toutefois, malgré cette légalité, les personnes enceintes qui recourent à l'avortement médicamenteux auto-administré au Texas risquent toujours d'être ciblées, harcelées et de faire l'objet de poursuites judiciaires. Lorsque Lizelle Herrera, 26 ans, a utilisé des pilules pour interrompre sa grossesse et s'est ensuite fait soigner dans un hôpital texan, le personnel l'a dénoncée aux forces de l'ordre locales, qui l'ont alors arrêtée pour meurtre et emprisonnée pendant trois jours avec une caution de 500 000 dollars, bien que le procureur du comté ait par la suite abandonné toutes les poursuites. "Cette arrestation prouve la véritable intention de celleux qui se battent pour renverser Roe : la surveillance, le contrôle et la criminalisation des personnes enceintes. C'est une tragédie, et ce n'est que la partie émergée de l'iceberg", a tweeté à l'époque le groupe juridique National Advocates for Pregnant Women.
L'arrestation de Mme Herrera est révélatrice, non seulement parce qu'elle met en évidence les dangers auxquels sont confrontées les patientes qui cherchent à avorter dans les États qui forcent les naissances, comme le Texas, et dans l'Amérique de l'après-Roe, mais aussi parce qu'elle nous indique qui sera la première cible de ces tentatives de harcèlement et d'intimidation des personnes enceintes pour qu'elles renoncent à leurs droits protégés par la Constitution.
Dans un État où des responsables aussi haut placés que le lieutenant-gouverneur agitent la peur de l'"invasion" latinx, de la baisse du taux de natalité chez les Blanc·hes et de la propagation de maladies par les non-Blanc·hes, ce n'est pas une coïncidence si la première personne directement visée par des poursuites en vertu de la loi Heartbeat pour avortement volontaire est une femme latino-américaine d'une ville frontalière qui, selon la rumeur, aurait obtenu des médicaments d'interruption de grossesse auprès de sources mexicaines. Si les autorités avaient réussi à poursuivre Herrera, son cas aurait fait progresser à la fois le mouvement anti-avortement et le mouvement nataliste blanc : Une telle incarcération aurait pu décourager les femmes de toutes les races de recourir à l'avortement médicamenteux pour contourner la loi Heartbeat, mais elle aurait également mis une femme brune derrière les barreaux, potentiellement pour le reste de la période reproductive de sa vie. Des poursuites pour meurtre réussies n'auraient pas rendu à Herrera son fœtus perdu, mais l'auraient très certainement empêchée de porter des enfants à terme dans un avenir proche.
Les suprémacistes blanc·hes veulent plus de bébés blancs et moins de personnes non blanches, et ce par tous les moyens nécessaires. En exploitant le Covid, iels ont pu, à cette fin, diffuser la théorie du remplacement raciste d'une manière dont iels n'auraient pu rêver à l'époque où iels marchaient sur Charlottesville avec des torches. C'est ainsi qu'iels ont fait passer l'interdiction de l'avortement au Texas, et c'est ce qu'iels font lorsqu'iels disent aux antivax de rejeter la responsabilité de la mort de leurs proches sur les Noir·es et les migrant·es. Il s'agit d'un modèle établi et d'une stratégie qui semble fonctionner de manière alarmante. Ce phénomène s'étendra s'il n'est pas contrôlé - alors même que certain·es Démocrates sont incapables de prononcer le mot "avortement". Alors même que l'arrêt Roe risque d'être annulé par la Cour suprême, certain·es politicien·nes n'essaient pas de s'attaquer aux nœuds qui lient le droit à l'avortement à la lutte actuelle contre le Covid ou au nationalisme blanc inhérent à la gouvernance de notre pays. C'est à nous de montrer ces tactiques racistes pour ce qu'elles sont et de riposter. Nos libertés reproductives en dépendent.
Publication originale (05/05/2022) :
Jezebel
· Cet article fait partie de notre dossier Fascisation du 12 mars 2023 ·